Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Philosopher en Terminale ou en classes préparatoires
Philosopher en Terminale ou en classes préparatoires
  • Cours et plans de cours de Jean-Jacques Sarfati, professeur de philosophie. Lycée Marie Curie Versailles. « D’une manière générale ce qui prouve qu’on sait une chose c’est lorsque l’on est capable de l’enseigner ». Aristote Métaphysique. A 1
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
18 septembre 2007

notes de cours sommaires sur le travail

LE TRAVAIL

Des problématiques sont possibles :  Un monde sans travail ?Que peut représenter le travail conçu à la fois sous un double aspect de peine (Labor) (tripalium)mais aussi au sens d'oeuvrer de mettre au jour , de mettre à la vie qui met l'homme à la place dU Créateur en devenant lui-meme créateur et non plus seulement créature?  La question du lien à ordonner entre travail, nature et société. Ici il s'agit notamment à partir d'un texte de Malinowski de comprendre la signification différente que le travail peut avoir dans les différentes sociétés...Et comment ces différentes conceptions comme les différents langages peuvent faire en sorte de créer des malentendus( notamment sur la paresse)...La troisième réflexion porte sur les relations entre travail et propriété...Le travail a été pensé par les libéraux comme étant ce qui devait ordonner nos sociétés;;;Les différences ne devaient plus être seulement de naissance mais au contraire méritocratique. En d'autres termes c'est cette question et cette problématique qui a permis de créer des méritocraties par le travail.  La quatrième réflexion est d'ordre plus économique et social, il s'agit ici de réflechir à la question de la division du travail et à ses évolutions...La quatrième concerne au contraire le problème du travail aliéné, quand peut-on dire d'une personne qu'elle est alliéné par sont ravail, quels sont les travaux qui libèrent et ceux qui au contraire rendent esclave, quelle est la limite ? Efin le dernier thème entend réfléchir sur la question de la relaiton entre travail et loisir... Notamment deux textes de Kant vous sont proposés. Ils sont extrêêment intéressants et montre comment notre éducation notamment cherche à ordonner la relation entre travail et jeux...Comment les ordonner en effet ? Faut-il comme Kant considérer que c'est par le travail seulement que l'on apprend ?

Toutes ces problématiques peuvent être dépassées et sont dépassables. Je vous propose de les voir sous l'angle de leur dépassement. Il semble en effet que la notion même de travail soit en "crise" et c'est sur cette crise que j'aimerai que nous réflechissions.

LA CRISE DU TRAVAIL

Quelle est-elle et comment l'expliquer ? C'est cette crise là, cette mutation que je voudrai expliquer... Partir de Y C Zarka in « Figures du pouvoir. Etudes de philosophie politique de Machiavel à Foucault »Puf 2001. Il considère que notre société est en crise car elle se trouve dans une situation paradoxale. A savoir qu'elle repose sur des valeurs d'une société ancienne, la société moderne mais en même temps elle les a dépassé sans les remettre en cause. Ainsi  écrit PYZ « Hegel développera l‘idée lockéenne du travail comme formation de la nature en parituclier dans la dialectique du maître et de l’esclave…Marx associera dans les manuscrits de 1844 à cette fonction de formation du travail, l’idée d’une désaliénation de l’essence humaine, c’est-à-dire d’une libération de l’homme par la libération du travail. L’ensemble de ces éléments a constitué l’utopie du travail »..p 104 « dans sa représentation moderne, le travail comporte donc trois composantes essentielles…premièrement le travail est au fondement de la valeur et , par son intermédiaire de la richesse et de la croissance…deuxièmement le travail est au fondement de la sociabilité…Troisiémement, le travail a fourni le principe d’une puissante conception de la libération sociale qui a soulevé des masses ouvrières au XIX et Xxème siècle. C’est principalement cette idée qui constitue l’utopie du travail »  p 105

« On voit donc en quoi la modernité politique est liée à l’utopie où le travail est conçu comme fondement exclusif de la valeur et vecteur d’une libération de l’homme et de la société. Or le travail est entré en crise…sous les trois déterminations que nous avons décrites…Premièrement, on ne peut plus dire que le travail est l’unique fondement de la valeur…que l’on pense par exemple à la valeur d’un top modèle ou d’un footballeur….Deuxièmement, les progrès considérables de la technique, de l’informatique s’ajoutant aux effets de la mondialisation dans un contexte de déséquilibre considérable entre les pays riches et les pays pauvres produisent le phénomène de pénurie du travail, si difficilement compréhensible lorsque l’on s’en tient aux schémas anciens …troisièmement, il n’est plus possible de concevoir le travail ni comme l’instrument de la formation de la nature, ni comme le vecteur privilégie d’une libération sociale de l’homme. Si le travail forme, il déforme et défigure également… » p 106      

Alors que penser de cette crise ? Pouvons nous suivre Yves Charles  Zarka et considérer que tout ce qui constituait notre attachement au travail ait disparu ? Pouvons nous envisager des solutions à cette crise, des sorties de "crise" ?

I) Mutation indiscutable du travail et une inadaptation de nos formes de pensée sur le sujet. Mais peut-on parler de crise radicale sur ce thème ? La question de la crise radicale en problème...

Michael Hardt et Antonio Negri « Multitude. Guerre et démocratie à l’âge de l’empire »Ed la découverte 2004. Trad N. Guilhot

« Lorsque nous affirmons que le travail immatériel tend aujourd’hui à occuper une position hégémonique cela ne signifie pas que la plupart des travailleurs produisent désormais des biens essentiellement immatériels. Au contraire, le travail agricole reste dominant en termes quantitatifs…Le travail immatériel représente une fraction minoritaire du travail global et il est concentré dans les régions dominantes du globe. Nous affirmons en revanche que le travail immatériel est devenu hégémonique du point de vue qualitatif et qu’il a imposé une tendance aux autres formes de travail et à  la société elle-même. En d’autres termes, il occupe aujourd’hui la même position que le travail industriel il y a cent cinquante ans…De même que par le passé toutes les formes de travail et la vie sociale elle-même durent s’industrialiser, le travail et la société doivent aujourd’hui s’informatiser, devenir intelligents, communicatifs, affectifs… » p 136   
« L’hégémonie du travail immatériel tend cependant à transformer les condition de travail. Il suffit de considérer la transformation de la journée de travail, caractérisée par l’indistinction croissante entre temps d’activité et temps libre… Lorsque la production vise à résoudre un problème, à élaborer une idée ou établir une relation, le temps de travail à tendance à s’étendre pour finalement embrasser tout le temps de la vie.. Certains économistes utilisent les termes de fordisme et de pos-fordisme pour désigner le passage d’une économie caractérisée par l’emploi stable à durée indéterminée caractéristique du travail industriel à un régime marqué par des relations productives flexibles, mobiles et précaires  » p 139
» p 139

Donc il est certain ici que la forme du travail change....Et curieusement la "forme"immatérielle est bien celle des sociétés riches occidentales. Mais si ceci existe au travers international. Cela se retrouve au niveau national...même dans le microcosme...Question plus exactement de la justice du travail...Plus les postes sont "élevés" plus ils nécessitent de travaux "non matériels" et ces postes immatériels souvent confiés à des personnes appartenant aux majorités riches ....

Plus qu'une disqualification il semblerait à première vue que nos sociétés reconsidèrent plus une revalorisation de la question du travail ou plutot une injustice face au travail qu'une vraie mutation profonde sur le travail.

II)  L INJUSTICE AU TRAVAIL

Plutot que de crise, ne pouvons nous pas plutot nous demander si ce sont les questions de forme d'injustice dans le travail qui auraient changée ?

Jean-François Balaudé «  Les théories de la justice dans l’antiquité ».A COLIN 1996

Hésiode va envisager « comment à un ordre parfait s’articule un nouvel ordre imparfait dépendant du premier » p 11. Il évoque et crée la Théogonie. Dans celle-ci, après maintes péripéties, l’homme se voit confié la justice (diké) « le respect de la justice se traduit par une vie prospère, épanouie, abondante -la justice est véritablement ce qui permet à la vie de s’accomplir dans la paix, à l’abri de la guerre. A l’inverse l’hybris produit le désordre qui se poursuit de générations en générations  » p 25 Hésiode rappelle que «  Zeus a donné la justice aux hommes et non aux animaux dont le destin est de s’entre-dévorer » p26      
Les hommes sont punis de la ruse de prométhée et ainsi « voués à la médiation, les privant de la parfaite immédiateté qui caractérise la vie des dieux. Cela est figuré par l’éloignement du monde des dieux et se trouve concrétisé par le travail, qui pourra seul fournir le bios, les moyens de vivre «  p 26  Mais en contrepartie, Zeus confie aux hommes sa justice qui est le modèle et qu’ils doivent suivre s’ils ne veulent pas périr. P 27

En conséquence, si les hommes ont eu le travail - pas seulement une punition- mais de plus, il s'est accompagné de la justice qui devait en principe permettre que celui-ci ne crée pas trop de difficultés ou de disparité...Mais souvent la question du travail liée à l'injustice...Injustice n'a peut-être pas disparu, elle s'est déplacée et ce qui est intéressant de noter dans notre monde c'est peut-être ce déplacement dont nous n'avons pas encore perçu toutes les implications.

Les grecs....L'homme qui travaillait ne pouvait être considéré comme noble...Kant dans sa doctrine du droit reprend cette distinction entre le citoyen actif et le citoyen passif...
« La vie se divise en loisir et labeur, guerre et paix et parmi les actions, les unes concernent ce qui est indispensable et utile, les autres ce qui est beau….La guerre doit être choisie en vue de la paix et le labeur en vue du loisir, les choses indispensables et utiles en vue de celles qui sont belles…‘(VII 14 14)…Quant à l’exercice aux travaux guerriers on ne doit pas le pratique en vue de réduire en esclavage ceux qui ne le méritent pas mais d’abord pour ne pas être soi-même réduit en esclavage par d‘autres, ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des gens subjugués par d’autres et non pour être le despote de tous et troisièmement pour se rendre maître de gens qui méritent d’être esclaves… » Politiques. Aristote VII 14 1333 b 
Travail intellectuel et loisir...Celui qui n'en a pas..Aujourd'hui société du loisir, toout le monde à du loisir....Le chomeur a du loisir. Mais société quadrillée, emiettée, chereté des transports, des loisirs même d'une société partagée en propriété. Ne suffit pas d'avoir du travail moyen de se payer le temps de son loisir.
De plus, ici de surcroit...On nous juge sur la forme de loisir que nous avons...Certains sont nobles et d'autre pas.
Autre déplacement...On nous dit : l'esclavage disparu...Mais il est réapparu par la grande porte : a) la détresse des pays du tiers monde sans les recours de l'esclave, ni un droit de l'esclave ou une ethique et b) l'esclave des temps moderne qui travaille mais suite aux différentes ponctions opérées sous pretexte de vouloir son bien en réalité l'obbérent totalement...Le Monde édition électronique du 5/06/06

Pour l'instant, le Boston Consulting Group (BCG) en dénombre cent, mais combien seront-elles dans deux ou trois ans ? Elles, ce sont "les 100 entreprises des marchés émergents qui vont bousculer l'économie mondiale". Il y en a 70 en Asie (dont 44 en Chine et 21 en Inde) et 18 en Amérique latine, les autres étant, pour l'essentiel, turques ou russes. Pascal Cotte, coauteur de l'étude, ajoute : "Cette année, (c'est) un top 100, on peut imaginer que dans deux ou trois ans il y ait un top 2000."

Ces 100 sociétés ont un chiffre d'affaires cumulé de 715 milliards de dollars (552 milliards d'euros) en 2004, en hausse de 24 % sur 2003, qui représente les produits nationaux brut (PNB) cumulés du Mexique et de la Russie. Elles réalisent 28 % de leur chiffre d'affaires à l'international, ce qui, d'après le cabinet de conseil, devrait monter à 40 %. "A l'origine, il s'agissait souvent de petites PME bien implantées localement - sur des marchés domestiques vastes - et qui aujourd'hui s'intéressent aux marchés plus mûrs", poursuit M. Cotte.

Avec un résultat opérationnel qui représente en moyenne 20 % de leurs ventes, elles sont très rentables. A titre de comparaison, les entreprises américaines qui composent l'indice S & P 500 à la Bourse de New York dégagent une marge opérationnelle de 16 %, celles du Nikkei de 10 % et celles du Dax allemand, de 9 %.

CULTURE "LOW COST"

Certes, les entreprises du Sud ont une main-d'oeuvre 10 à 20 fois moins chère que leurs rivales des pays développés. Ceci leur permet de vendre moins cher. "Mais il y a de plus en plus de bureaux d'études, de centres de recherche et développement, d'équipes d'ingénieurs - eux-mêmes moins payés que leurs homologues occidentaux mais qui produisent des services de qualité", ajoute M. Cotte.

Le BCG note par ailleurs que ces sociétés sont issues de pays où le pouvoir d'achat est très bas. Elles ont appris à produire le moins cher possible, sans superflu, "sont nées dans une culture "low cost" et ont des réflexes que les entreprises de l'Ouest n'ont pas", constate enfin l'analyste.

L'enquête nous apprend aussi que ces sociétés ont des équipements modernes. L'âge moyen des actifs industriels des entreprises chinoises est ainsi de 7 ans (17 ans pour les américaines). Autant d'atouts qui s'ajoutent à leur accès quasi illimité à de nombreuses sources de financement.

Dans ce contexte, elles vont multiplier leurs achats en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis. On y découvrira bientôt la puissance de l'indien Bharat Forge, le deuxième métallurgiste mondial, du chinois BYD, leader mondial des batteries au nickel-cadmium, ou encore du mexicain Cemex, l'un des plus importants producteurs de ciment... Des Mittal et des Severstal en puissance...

Mais M. Cotte prévient : "Gérer 1, 2 ou 3 milliards de dollars, c'est bien. Mais lorsqu'on se compare à des géants qui pèsent 20 ou 30 fois plus, il faut une sophistication managériale que ces sociétés n'ont pas aujourd'hui." Il pronostique : "Il y aura des opérations de croissance spectaculaires mais il y aura des explosions en vol également spectaculaires."
François Bostnavaron
Cet article s'il est fondé peut nous orienter vers une autre explication de la "crise du travail" dans nos sociétés "vieillissantes"? Celles-ci ne travailleraient-elles plus ou bien sont -elles en mutation précisément parcequ'elles ont entretenu une autre relation à la vie  ? Le travail en trop tue la vie mais l'absence de travail peut rendre la vie impossible nous dirait celui qui aime les formules. Pourtant ne serait-ce pas dans un juste milieu (par rapport à nous) qu'il faudrait aussi réfléchir et chercher d'autres pistes. Non pas travailler plus mais mieux....Penser que le travail doit d'abord avoir pour objectif de nous procurer le bonheur et qu'il n'est que moyen et non pas fin...    

Le grec de surcoit travail pour le loisir , pour acquérir le beau et l'excellence...Pourquoi travaillons nous ? Nous ne le savons plus...Le plus souvent pour payer des traites...L'utilitarisme réducteur a eu cet effet.  Cet utilitarisme trouve peut-être son origine chez les modernes lorsqu'ils lient travail et propriété....
«  Encore qu la terre et toutes les créatures inférieures soient communes et appartiennent en général à tous les hommes, chacun pourtant a un droit particulier sur sa propre personne sur laquelle nul ne peut avoir aucune prétention. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses propres mains , nous le pouvons dire sont son bien propre. Tout ce qui a été tiré de l’état de nature par sa peine et son industrie appartient à lui seul car cette peine et son industrie étant sa peine et son industrie propre, personne ne saurait avoir droit sur ce qui a été acquis par cette peine et cette industrie surtout s’il reste aux autres assez de semblables et d’aussi bonnes choses communes ».  Locke Second traité de gouvernement civil. V 27

Mais vision réductrise du travail. ? La crise finalement du travail ne trouverait-elle pas son origine dans la modernité et la pensée moderne ?

III) Le travail et la pensée moderne

Les modernes se seraient-ils trompés et nous auraient-ils trompés en réduisant la part que nous demandions au travail. Chapitre V Locke définit ce qu'il appelle propriété...Aussi de soi, sa liberté...Travailler est nécessaire pour être libre. Plus on travail comme il se doit et plus on est libre. Certain en effet que l'on ne peut pas être libere si dépendant matériellempent de quelqu'une ou dépendant intellectuellement...
Donc il ne faut pas les réduire...Pourtant, se sont débarassés de la religion , remplacé l'éthique par le droit,  les usages par la morale, l'apprentissage par l'éducation...Et ont glorifié le travail. On pensé ou nous ont fait croire que le travail pouvait tout nous apporter...Vrai et faux.
Indéniable travail nécessaire pour mettre au jour...Condition humaine liée au travail. Mais en meme temps, fou de tout vouloir attendre du travail. Ce que l'on appelle crise du travail ce n'est rien d'autre que le rappel par la nature du fait que le travail ne peut pas nous mettre à l'égal de D....Que l'homme reste homme néanmoins et qu'il ne peut pas espérer tout connnaitre ou tout comprendre par le travail.
De plus peut-être en voulant mettre en avant le travail et ceux qui oeuvrent...Oubli peut-être qu'il faut peut-être et sans doute penser autour du travail..Ce qui l'entoure et encore peu pensé  a) L ETHIQUE DU TRAVAIL...LE TRAVAIL BIEN FAIT...QUAND LE FAIRE BIEN ? b) La question du travail juste et de la justice au travail...Comment faire en sorte de ne pas être injuste dans le travail que l'on accomplit et que le travail soit réparti dignement proprement...Cela montre ainsi les liens qui unissent le travail à la question du politique...Si nous avons des gouvernants, des puissants économiques et culturels qui utilisent leur pouvoir et leurs connaissances pour faire en sorte que ce travail soit mieux réparti alors peut-être que ce travail pourra et produire plus et mieux et au lieu d'aliener...Rendre plus heureux.

Conclusion . CRISE DU TRAVAIL ?    Plutot selon moi problème de mutation et d'injustice par rapport à lui et qui vient sans doute des modernes...Il faut donc peut-être repenser à partir d'une éthique du travail et comment et être juste en son travail et dans la répartition du travail...Cela repose donc la question effectivement de comment répartir le pouvoir dans la société. Société qui fonctionerait bien , offrirai tle pouvoir à ceux qui sauraient ainsi être le plus juste sur cette question centrale...Centrale car effectivement le travail mal fait, mal exécuté mal réparti produit l'esclavage qui est le pire des maux...BIen fait, bien réparti ou comme il se doit peut nouse rapprochait de cette excellence qui est en puissance en nous et que seul un travail intelligent peut premettre de mettre au jour ....Faire en sorte qu'il soit oeuvre et non plus travail...


M H GAUTHIER MUZELLEC " Aristote et la juste mesure".     « Toute vertu est pour ce dont elle est la vertu, à la fois ce qui achève cet être en le plaçant dans sa nature véritable et ce qui le rend capable d’accomplir  correctement son œuvre ou sa fonction…. » p 66
Pour Aristote, la définition « naturelle de la vertu comme achèvement de l’être et de sa fonction (ergon) permet de comprendre qu’Aristote souligne la difficulté qu’il y a à devenir vertueux. C’est là l’objet d’un travail (ergon) véritable et laborieux, qui souligne que chez l’homme l’accés à la disposition n’est pas l’œuvre de la nature, d’un ergon conduit par la phusis mais’un ergon accompli par l’homme lui-même » p 72   « Aristote revendique une conception du bien et du bonheur qui le rende accessible au plus grand nombre.. » p 73

« La vie se divise en loisir et labeur, guerre et paix et parmi les actions, les unes concernent ce qui est indispensable et utile, les autres ce qui est beau….La guerre doit être choisie en vue de la paix et le labeur en vue du loisir, les choses indispensables et utiles en vue de celles qui sont belles…‘(VII 14 14)…Quant à l’exercice aux travaux guerriers on ne doit pas le pratique en vue de réduire en esclavage ceux qui ne le méritent pas mais d’abord pour ne pas être soi-même réduit en esclavage par d‘autres, ensuite pour rechercher l’hégémonie dans l’intérêt des gens subjugués par d’autres et non pour être le despote de tous et troisièmement pour se rendre maître de gens qui méritent d’être esclaves… » Politiques. Aristote VII 14 1333 b 

Cette importance de la propriété sur soi, on la retrouve encore plus affirmée lorsqu’il indique «  Encore qu la terre et toutes les créatures inférieures soient communes et appartiennent en général à tous les hommes, chacun pourtant a un droit particulier sur sa propre personne sur laquelle nul ne peut avoir aucune prétention. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses propres mains , nous le pouvons dire sont son bien propre. Tout ce qui a été tiré de l’état de nature par sa peine et son industrie appartient à lui seul car cette peine et son industrie étant sa peine et son industrie propre, personne ne saurait avoir droit sur ce qui a été acquis par cette peine et cette industrie surtout s’il reste aux autres assez de semblables et d’aussi bonnes choses communes ».  Locke Second traité de gouvernement civil. V 27
Le travail pour Locke distingue « et sépare…les fruits des autres biens qui sont communs ; il y ajoute quelque chose de plus que la nature, la mère commune de tous n’y a mis et par ce moyen ils deviennent son bien particulier...Le travail qui est mien, mettant ces choses hors de l'état commun où elles étaient les a fixées et me les a appropriées »   V 28

Mais Locke en inventant le  libéralisme fondé sur le travail invente également une forme de socialisme qu’il tire également de la nature car il écrit « On objectera peut-être que si en cueillant et amassant des fruits de la terre un homme acquiert un droit propre et particulier sur ces fruits il pourra en prendre autant qu’il voudra. Je répons qu’il s’ensuit point qu’il ait droit d’en user de cette manière. Car la même loi de nature qui donne à ceux qui cueillent et amassent les fruits communs un droit particulier sur ces fruits là, renferme en même temps ce droit dans certaines bornes…La raison nous dit que la propriété des biens acquis par le travail doit donc être réglée selon le bon usage que l’on en fait pour l’avantage et les commodités de la vie. Si l’on passe les bornes de la modération, et que l’on prenne plus de choses qu’on n’en a besoin on prend sans doute ce qui appartient aux autres » V 31  (Donc alors que chez Aristote seuls certains travaillent pour le travail car ils n'ont pas d'autres choix ni d'autres droits en revanche, ici pour Locke tous les hommes sont égaux  car ils sont tous produits par D mais cependant pour permettre de distinguer les hommes c'est par le travail qu'il faut agir ainsi que par la modération. Locke est le vrai penseur de nos démocraties modernes et au sens pollitique du terme...Il montre ainsi la centralité que prend le travail dans nos sociétés. Il est instrument de liberté. Il devient un travail de masse de même que Le loisir qui alors change de statut mais n'est plus le but du travail mais une forme d'accessoire, pour souffler et reprendre ensuite le travail plus tard...Les anciens travaillaient pour le loisir, en vue du loisir, loisir qui devait permettre d'être citoyen. Nous vivons pour la liberté qui ne peut se forger que par le travail selon nous. Le loisir est simplement un appendice, un outil pour nous aider à mieux travailler...Mais est ce que nous ne vivons pas une mutation sur ce point ?)

Chez les grecs et Aristote en particulier, ce sont les hommes de loisir qui doivent gouverner la cité. Alors que Locke écrit « (D…) a donné (la terre) pour l’usage des hommes industrieux, laborieux, raisonnables, non pour être l’objet et la matière de la fantaisie ou de l’avarice des querelleurs… » V 34
La nature montre qu’il y a une limite à l’accumulation. Locke donne plusieurs exemples à cette limite naturelle. Ainsi « avant l’appropriation des terres, celui qui amassait autant de fruits sauvages et tuait, attrapait ou apprivoisait  autant de bêtes qu’il lui était possible mettait par sa peine, ces productions hors de l’état de nature et acquérait sur elles un droit de propriété : mais si ces choses venaient à se gâter et à se corrompre pendant qu’elles étaient en sa possession et qu’il n’en fit pas l’usage auquel elles étaient destinées si ces fruits qu’il avait cueilli se gâtaient, si ce gibier qu’il avait pris se corrompait, avant qu’il put s’en servir, il violait sans doute les lois communes de la nature et méritait d’être puni parcequ’il usurpait la portion de son prochain à laquelle il n’avait nul droit et qu’il ne pouvait posséder plus de bien qu’il n’en fallait pour la commodité de la vie… »  V 38

Mais qu’Est-ce qui a tout gâté ? C’est l’argent pour Locke. Il écrit « Au commencement tout était comme une Amérique…Et il est à remarquer que dès qu’on eut trouvé quelque chose qui tenait auprès des autres la place de l’argent d’au jourd’hui, les hommes commencèrent à étendre et agrandir leurs possessions. Mais depuis que l’or et l’argent qui naturellement sont si peu utiles à la vie de l’homme par rapport à la nourriture, au vêtement et à d’autres nécessités semblables ont reçu un certain prix et une certaine valeur, du consentement des hommes quoique après tout le travail contribue beaucoup à cet égard, il est clair, par une conséquence nécessaire que le même consentement a permis les possessions inégales et disproportionnées. Car dans les gouvernements où les lois règlent tout, lorsqu’on y a proposé et approuvé un moyen de posséder justement et sans que personne ne puisse se plaindre qu’on lui fait tort, plus de choses qu’on peut consumer pour sa subsistance propre et que ce moyen c’est l’or et l’argent lesquels peuvent demeurer éternellement entre les mains d’un homme sans que ce qu’il en a, au-delà de ce qui lui est nécessaire soit en dagner de se pourir et déchoir, le consentement mutuel et unanime rend justes les démarches d’une personne qui avec des espèces d’argent agrandit, étend, augmente ses possessions autant qu’il lui plaît… »  VI 50 (d'ou l'aspect néfaste du consentement pour Locke et de l'argent...)

Le travail épanouissant

On peut s'interroger sur la question de savoir si le travail est ou non libérateur ? La question peut être posé car en principe le travail est e contraire du repos et il nous semble que c'est plutot dans les moments ou l'on ne travaille pas que l'on se sent libre...D'ou vient la difficulté ? Elle vient du fait sans doute que l'on confond trop souvent "travail et aliénation"...Qu'en fait les hommes prennent pour un travail ce qui est autre qu'une aliénation. Cependant la question ne manque pas de sens car il est certain que sous un certain angle le travail opprime, il crée des contraintes qu'il est indéniables de nier.

En quoi le travail libère-t-il ? Il libére lorsqu'il permet de ne pas être aliéné par d'autre choses, lorsqu'il permet de s'accomplir, de se trouver, mais également lorsqu'il permet d'obtenir ce que nous souhaitons. Lorqu'il donne des récompenses à ce que nous recherchons.
Le problème qui surgit alors est le suivant; comment faire lorsque le travail me permet de me découvrir moi meme mais lorsque ce que je fais me place dans une situation qui m'oblige à nier des éléments importants...Par exemple pour le travail, je dois nier mon désir de voyager, de me faire des amis, de gagner de l'argent, de m'occuper de ma famille ...

Il est clair ici qu'intervient la notion de proportion. Il faut que la manière dont je travaille et je réalise un travail me permette en quelque sorte de ne pas nier les autres buts que j'ai pu assigner à mon travail. Il faut donc que le travail soit non pas aliénant mais épanouissant.Il faut donc casser le lien nécessaire que certains ont introduit entre travail et aliénation pour parvenir au travail épanouissant...Ce qui est épanouissant  c'est le travail qui me permet de réaliser conjointement plusieurs buts que je me suis donné et qui ne me lie pas de manière obssessionnel à un but précis au détriment de tous les autres.
ll faut donc que le travail soit pensé de telle manière qu'il puisse permettre d'une certaine manière la réalisation conjointe de tous ces buts et de toutes les données que je me suis fixé à moi-meme.

Il faut qu'il puisse permettre cette réalisation multiple et qu'il permette d'ordonner ce multiple, qu'il puisse lui permettre de vivre conjointement...Le travail aliénant est le travail qui s'opère dans la conjonction ou dans le lien. La conjonction est ce qui maintient les choses unies en faisant en sorte qu'elles ne s'annulent pas toutes les unes les autres.
Pour ce fairre, il faut donc qu'il y ait nécessairement pensée dans le travail...Pensée de ce qui peut permettre cette mise en ordre. Il faut donc également faire en sorte qu'il puisse y avoir recueil d'informations contitnuel sur le donné et les éléments qui permettent ces réalisations...Il faut égalment qu le travail me donne et me fournisse des connaissances qui me nourriront.

Mais il faut aussi que le travail ne soit pas trop accaparant qu'il me donne les moyens de faire en sorte de me laisser du temps disponible pour me consacrer à ces autres choses que je dois réaliser pour m'épanouir...
Donc évidemment il faut pou que le travail soit épanouissant qu'il s'organise autour d'un certain temps, d'une certaine durée qui doit être pensée de telle manière à ne pas nuire à la durée des autres temps et des autres espaces.

Un lien conséquent doit être opéré entre travail et valeur. Je ne done pas le même sens, je n'attribue pas les mêmes valeurs au travail que  tout le monde. En quelque sorte tout le monde ne définit pas de la même manière ce que peut être le "bon travail"...Nous intervenons ici dans la dimension culturelle du travail...

La conception du travail (thème travail et technique) Rappel : La position d’Augustin telle qu’elle ressort du De Magistro est celle d’un travail qui est compris au sens d’une libération et d’une « découverte » du moi. La vérité suppose dévoilement chez Augustin. Le dévoilement s’opère par une remontée sémantique, par un travail qui consiste à retirer l’accessoire le matériel pour parvenir à l’essentiel qui est l’esprit de la chose. L’esprit est intériorisé et intérieur. L’intériorisation s’opère par la relation qui est opérée entre différents signes que l’on relie les uns aux autres. La jonction est possible car les signes correspondent entre eux. Leur diversité s’explique par le fait que les entrées à l’intériorité ne peuvent s’opérer qu’en tenant compte du lieu, du moment et de la personne ainsi que de ses capacités personnelles. Tout travail implique une progression par degrés.

Problème le travail ne doit-il s’entendre que sous ce sens ?
Travail contient en lui une idée de pénibilité. Au sens moderne du terme il est relié à emploi et fonction. Il semble également que le travail au lieu de dévoiler la personne la préoccupe et en la préoccupant l’éloigne d’elle-même. Ne faut-il pas distinguer plusieurs formes de travail ?

Le travail comme appropriation : J LOCKE (SECOND TRAITE DE GOUVERNEMENT. Chapitre V)

Dans ce texte, Locke propose une définition du travail en lien avec la propriété. Pourquoi certains hommes ont-il le droit d’être propriétaires et d’autres pas se demande Locke ? La propriété ne résulte pas d’une élection mais d’un travail. Il donne l’exemple du chasseur ou du cueilleur. On devient propriétaire d’un animal parce que l’on a pris la peine de le chasser et de lui consacrer du temps. Le travail a donc un effet d’appropriation de la chose et l’absence de travail conduit à la perte de la chose. Travailler c’est donc s’approprier les choses. Voilà pourquoi Locke considère qu’il est contraire à la nature même de l’homme et à sa dignité que l’on s’approprie le travail d’autrui.
Le travail ne libère pas directement pour Locke car il suppose que l’on peut travailler pour autrui mais s’emparer ainsi des fruits du travail d’autrui c’est une atteinte même à la dignité de la personne. Le travail est donc conçu par Locke comme une extension de la personne. Il permet de devenir propriétaire et de soi et des choses matérielles qui nous entourent. Ce travail est indispensable pour la liberté car il est difficile d’être libre si l’on dépend des autres pour sa subsistance tant matérielle qu’intellectuelle. Travailler permet de se rendre indépendant car on « gagne sa vie » par soi-même on ne dépend plus d’autrui et profiter des fruits de son travail est la condition de la liberté.

Problème : ce travail n’est-il pas aussi un poids , n’y –a t-il pas des personnes qui sont victimes du travail et si oui de quelle manière ?

Le poids du travail et la nécessité du détachement (Sextus Empiricus « Contre les professeurs)

Il y a un aspect pénible dans le travail.  Ce terme initialement renvoie à Tripaliare qui en latin signifie « douleur » et « tourment ». En italien travaille c’est « laborare » et en anglais « Labour » le travail est aussi Labeur et la labeur ne libère pas toujours mais au contraire celui qui est dans la peine est enfermé, il est opprimé par cette peine.

Quel est cet aspect laborieux que l’on retrouve dans le travail ? Les sceptiques nous permettent de le mettre en évidence. S Empiricus note que le travail nous rapproche trop de l’apparence. De plus, pris au sens intellectuel du terme cette obligation qui nous est faite de rechercher une vérité absolue peut avoir quelque chose de culpabilisant pour autrui. En effet qui nous dit que nous trouverons jamais cette vérité et ne pas la trouver n’est pas la marque de notre incapacité ? Pour ce faire c’est une autre forme de travail libératoire que S Empiricus nous propose dans Contre les professeurs(textes joints) un travail de « suspension du jugement » et de détachement de la réalité. Comment ? En nous persuadant que celle-ci n’est qu’une illusion, que toute valeur ( bien/mal) n’est que l’effet de convention et de la relativité de toute vérité.  La critique qu’Augustin formule à l’égard des sceptiques est une haine de la raison et un désespoir. Au contraire le sceptique prétend qu’il ne sait rien et même qu’il ne sait même pas qu’il ne sait rien. Son projet est libératoire au sens ou il s’agit surtout d’agir par une thérapie qui déculpabilise et qui au contraire veut éviter le désespoir.
Mais n’est-il pas plus facile de se détacher du monde lorsque l’on a un travail et un emploi ; lorsque l’on a de quoi se nourrir ? De plus avant d’enseigner cette travail de thérapie sur les hommes ne convient-ils pas en premier lieu de les libérer d’une autre forme d’emprisonnement par le travail ? Le travail pris au sens moderne du terme, travail pris au sens d’emploi ?

Le caractère aliénant du travail moderne (K MARX. Manuscrit de 1844. Textes joints) 
Travail comme tripaliare, instrument de torture.
Le travail moderne se caractérise par deux aspects : la division du travail et la spécialisation technique ainsi que le souci d’efficacité. Le sceptique prône un détachement mais ce détachement est-il possible ? La société ne réclame-t-elle pas de nous que nous occupions un poste et que nous remplissions une fonction ? Cette fonction n’est-elle pas la condition de notre acceptation par le groupe ? Mais tous les travaux se valent-ils ?
Marx nous montre dans ce texte, le caractère aliénant du travail de l’ouvrier. L’aliénation s’explique par le fait que l’ouvrier effectue une tâche qui est contraire à son essence. Son essence c’est celle d’être un homme et d’être traité dignement – ce qu’il n’est pas en Occident lorsqu’il écrit ce texte – c’est aussi de faire un travail qui le satisfasse pleinement en son corps et son esprit – or ces travaux répétitifs ne le satisfont nullement en son corps et son esprit, ils lui donnent tout juste la possibilité de se nourrir et par leur répétition ne permettent en rien de progresser intellectuellement. Ce travail éloigne l’ouvrier de son être, de ce qu’il est. Il le ravale au rang de bête. Voire la bête humaine de Zola. L’ouvrier finit même par devenir une bête à force d’être traité de la sorte. Il faut donc sans doute opérer une distinction entre deux types de travaux :ceux que l’on opère pour soi véritablement et qui libèrent et ceux que l’on n’effectuent que pour d’autres – sans aucune considération pour soi – et qui enferment.

Cette part d’aliénation que contient le travail est-elle toujours négative ? N’est-elle pas le propre de tout travail et peut-on d’ailleurs se passer de tout travail ? Pour être ne faut-il pas travailler ?

Travail et modernité ( H Arendt. La condition de l’homme moderne)

L’importance du travail
Notre modernité nous montre qu’elle attache une importance considérable au travail. Il semble même qu’elle soit une société du travail. Comment expliquer ceci et prend-elle le sens de travail dans le même sens qu’Augustin, comme découvert d’un soi intérieur ?
Arendt nous indique que pour elle, la société moderne se caractérise par la victoire de l’homo laborens. Les sociétés antiques avaient plus exactement un mépris du travail et l’esclavage avait été inventé pour libérer certains hommes du travail pour leur permettre de s’adonner aux activités nobles : pensée et politique. On n’était pas noble, donc libre si l’on travaillait. Le travail était conçu comme un lien à la nécessité. Un homme qui ne consacrait pas son argent à se libérer du travail pour s’occuper de ces activités était considéré comme un pauvre homme. Nos sociétés démocratiques sont fort différentes. Tous travaillent et le politique, comme l’intellectuel ont un travail particulier au sein de la cité. Nul ne connaît véritablement un travail désintéressé. Or ce qui opprime dans le travail c’est le lien à l’intérêt, ce n’est pas le travail lui-même. On est pas libre si l’on est aliéné et l’on peut être aliéné par une pure recherche d’intérêt. Mais faut-il pour autant supprimer l’intérêt comme l’avaient fait les antiques et revenir à l’esclavage ?

L’aporie de la modernité : la technique finit par rendre cette denrée essentielle quasiment rare
Arendt après avoir fait le constat dramatique de sociétés axées sur le travail intéressé qui se retrouvent de plus en plus sans travail pour tous alors que le travail était moyen d’égalisation des conditions propose de faire une distinction entre le travail proprement dit, l’œuvre et l’action. Chacune a une fonction bien précise qui n’est pas la même : le travail crée la survie, l’œuvre assure une permanence dont nous avons besoin et l’action œuvre sur le souvenir. L’homme complet et ne se sent complet que lorsqu’il travaille dans ces trois conditions là.

La sortie de l’aporie pour Arendt : la distinction travail, œuvre, action

En fait cette distinction nous rappelle que nous pouvons avoir une autre vision de notre travail. Nous pouvons aussi travailler certes pour nos besoins matériels et de survie de l’espèce (travail) mais nous pouvons également œuvrer en cherchant la part de durabilité qui peut exister en nous ( œuvre) et enfin être dans l’action( tournée vers l’autre ; action caritative, humanitaire, etc…) qui est laisser une trace dans le souvenir de l’autre.

Cette triple distinction permet de sortir de l’aporie car elle permet de poursuivre les efforts de la modernité sans faire en sorte de nous laisser enfermer par l’importance et le triomphe de l’homo laborans. Elle nous demande de voir la notion de travail sous un sens large et ainsi d’occuper nos vies de manière plus variée.

Donc travailler présente certes un aspect pénible mais travailler c’est d’abord nous ouvrir l’esprit et faire en sorte d’apprendre à opérer des distinctions, donc à apprendre à distinguer pris dans les deux sens du terme, c’est-à-dire à la fois faire des séparations judicieuses mais également apprendre à voir le réel tel qu’il est. Le travail nous sert et doit être tourné essentiellement vers cette distinction nécessaire qu’il nous faire entre les choses afin de ne pas les recevoir telles qu’elles nous apparaissent mais à les prendre pour ce qu’elles sont réellement. Mais qu’en est-il de la part négative du travail ? N’y a-t-il pas de part universelle négative de celui-ci ? Qu’est ce qui dans le travail me permet de faire cette place pour la distinction

La distinction par l’intermédiaire du travail qui me permet d’accueillir l’autre en moi et le moi en l’autre. HEGEL. Encyclopédie des sciences philosophiques III. Philo de l’esprit)

Le travail se présente surtout comme négation du désir et du spontané et donc comme souffrance. Il se présente également comme une forme de discipline qu’il nous faut accepter et en cela il est intimement relié à la technique qui n’est qu’une émanation de ce travail. Ce moment du travail doit être tourné vers la distinction mais Hegel nous montre que je ne peux opérer ces distinctions si je ne travaille pas. Pourquoi parce que travailler c’est accepter cette discipline et donc c’est intégrer cette part d’autre en moi.
L’homme spontanément d’introduit pas nécessairement cette part d’autre en lui-même. Pour Hegel l’esprit se forme lentement ainsi qu’il l’a démontré dans sa phénoménologie de l’esprit et il a besoin de plusieurs étapes pour parvenir à cette pleine conscience de lui-même. Cette pleine conscience c’est acceptation de la part d’autre qui est en soi et acceptation du soi qui est dans l’autre. Pour ce faire il faut avoir fait l’expérience de l’autre en soi et pour ce faire il importe donc de nous laisser nous imposer cette souffrance du travail pour autrui qui est introduction de cet autrui en nous.
L’esprit ne s’ouvre pas ainsi aux distinctions, pour distinguer il faut en premier lieu introduire la négativité en lui. Tel doit être l’objet de tout travail.






Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité